Voici ce qui va se passer au cours des 10 prochaines années : le sujet de la concentration et du soin apporté à notre cerveau prendra de plus en plus d’importance.
Je ne cherche pas à jouer au devin. J’observe simplement les statistiques et ce qui se passe autour de moi.
Les gens affirment qu’ils sentent que leur cerveau est bizarrement épuisé en fin de journée et certains sentent cet épuisement même en cours de journée, et parfois de manière chronique.
Pour l’écriture de mon livre, j’ai mené plusieurs recherches qui ont révélé des stats qui ne jouent clairement pas en notre faveur :
- baisse drastique de notre capacité d’attention
- consommation de 5 fois plus d’informations chaque jour comparé à 1980 (dû principalement à l’excès de données sur Internet et sur les réseaux sociaux)
- interruption en moyenne toutes les 3 minutes au travail quand on veut se concentrer
- temps passé devant les écrans (par jour) en explosion
- temps de lecture d’un livre (par jour) en chute libre
- capacité à se concentrer sur une tâche unique inférieure à 20 minutes
Je ne cherche pas à vous déprimer. Loin de là mon intention.
Je cherche juste à partager la vérité de ce qui se joue en ce moment même.
À terme, deux groupes différents vont se créer au sein de la population mondiale :
- Le groupe majoritaire de personnes incapables de maintenir leur attention plus de dix minutes sur une même tâche (lecture, écriture, analyse, écoute, réflexion, etc.)
- Et une poignée de personnes qui auront su protéger leur cerveau des distractions. Ces derniers auront non seulement gardé leur capacité à maintenir leur concentration sur un temps long, mais ils seront, en plus, les mieux placés pour connaître le succès dans un monde régi par l’information et la connaissance.
L’enjeu et l’intention de mon livre et de cet article est d’élargir au maximum le deuxième groupe.
Et je veux croire aujourd’hui que vous lisez cet article parce vous voulez sincèrement faire partie de ce 2ème groupe.
Place maintenant à 5 réalités sur votre cerveau et votre concentration qui j’espère vous aideront à apporter dès maintenant des changements sains dans votre quotidien.
La concentration n’est pas une compétence innée
Bien que certaines personnes semblent naturellement douées pour se concentrer, la concentration est une compétence qui peut être développée et améliorée par la pratique et l’entraînement.
La plasticité cérébrale : une capacité de remodelage continu
Le cerveau est plastique, ce qui signifie qu’il est capable de se modifier et de s’adapter en réponse à l’expérience. La plasticité cérébrale est donc une caractéristique fondamentale du cerveau qui lui permet de se modifier en fonction de l’expérience et de l’entraînement.
Contrairement à l’ancienne croyance selon laquelle le cerveau était figé une fois arrivé à l’âge adulte, les recherches scientifiques ont démontré que le cerveau est capable de se remodeler et de s’adapter tout au long de la vie. Cette capacité de plasticité sous-tend notre capacité à apprendre de nouvelles compétences, à nous adapter à de nouvelles situations et à renforcer des habitudes mentales telles que la concentration.
En adoptant des stratégies efficaces et en s’engageant dans des exercices de concentration réguliers, chacun peut renforcer sa capacité à se concentrer. Dit plus simplement : quel que soit votre capacité à vous concentrater là, tout de suite, vous pouvez l’améliorer avec le juste effort.
La glorification du multi-tâches est dangereuse
La culture du multitâche est devenue la norme dans de nombreux domaines de notre vie. Nous sommes constamment sollicités pour accomplir plusieurs tâches simultanément, que ce soit au travail, à l’école ou pendant nos loisirs.
Les effets négatifs du multitâche sur votre cerveau
Cette tendance au multitâche est même glorifiée par certains qui se pensent spécialement efficaces, intelligents et performants en pratiquant intensivement le multi-tasking.
En réalité, la majorité des études ont montré que le multitâche réduit notre efficacité et notre capacité à nous concentrer de manière optimale. Notre cerveau n’est pas conçu pour effectuer plusieurs tâches complexes en même temps, ce qui peut entraîner une baisse de la performance et une augmentation des erreurs.
Une étude de l’Université de Stanford a découvert que les personnes pratiquant du multitâche chronique sont moins efficaces pour filtrer les informations et ont plus de mal à basculer d’une tâche à l’autre comparativement à ceux qui ne font pas de multitâche.
Le multitâche divise ainsi les ressources du cerveau, diminuant la capacité de chaque tâche à bénéficier de la pleine puissance de traitement du cerveau.
Pour faire simple : le cerveau aime naturellement se concentrer pleinement sur une seule tâche, la compléter et passer à autre chose.
Lancer plusieurs commandes cérébrales en simultané pour effectuer plus d’une tâche à la fois épuise votre cerveau, jour après jour.
Bien que de nombreuses personnes pensent être efficaces en multitâche, des études montrent que seulement environ 2 % de la population est réellement capable de mener à bien plusieurs tâches simultanément sans perdre en efficacité.
Les distractions et notifications font souffrir votre cerveau
Limiter les distractions pour mieux se concentrer
De nombreux processus cognitifs sont impactés négativement par les distractions. D’abord, elles divisent notre attention, nous obligeant à passer d’une tâche à l’autre de manière inefficace. Cela entraîne une diminution de la capacité à se concentrer sur la tâche principale, ainsi qu’une baisse de la vigilance et de la précision dans l’exécution des tâches.
Ensuite, les distractions peuvent perturber les processus de formation, de stockage et de récupération de l’information dans la mémoire à court et à long terme. Lorsque notre attention est détournée par des distractions, il devient plus difficile de traiter et de retenir les informations pertinentes, ce qui peut entraîner des problèmes de rappel et de rétention qui deviennent de plus en plus gênants avec le temps.
Les distractions peuvent aussi influencer négativement notre capacité à prendre des décisions rationnelles et éclairées. Lorsque notre attention est fragmentée par des distractions, nous sommes moins capables d’évaluer les options de manière objective et de peser les conséquences à long terme de nos actions.
Un potentiel de concentration optimale limité à 4-5 heures
Cela peut certainement vous surprendre vu la norme des journées de travail de sept heures et plus, mais notre cerveau a un potentiel de concentration et de productivité optimales limitées par jour.
Dans son livre Rest: Why You Get More Done When You Work Less, Alex Soojung-Kim Pang explique, à travers différentes recherches scientifiques, qu’il a été estimé que 4 à 5 heures de concentration optimale par jour étaient un maximum. Le terme « optimal » est clé ici, car il est question d’efficacité maximale et non de tâches légères et chronophages.
Nous avons donc un potentiel de deep work et de productivité maximale limité à ces 4-5 heures. Au-delà, nous pouvons bien évidemment raisonner et nous concentrer sur des tâches, mais notre productivité sera bien moindre.
D’ailleurs, lorsque vous vous intéressez et vous documentez sur la vie des figures les plus créatives et productives de l’histoire, vous remarquez qu’un schéma assez surprenant se répète : elles ne passaient que quelques heures par jour à faire ce qu’elles considéraient comme leur travail le plus important et urgent. Le travail qui leur demandait une concentration soutenue et profonde.
Le reste du temps, elles randonnaient en montagne, faisaient des siestes, passaient du temps en famille, se promenaient avec des amis ou restaient assises à réfléchir et à lire.
À méditer…
Le cerveau peut entrer en Flow (et vous donner un super-pouvoir)
Comment tirer parti du flow pour booster vos performances
L’idée de l’état de flow a été principalement développée par Mihály Csíkszentmihályi dans les années 1970, lorsqu’il a commencé à étudier les expériences optimales et les moments de bonheur authentique.
À travers ses recherches, il a découvert que les individus expérimentent souvent cet état de flow lorsqu’ils étaient confrontés à des défis significatifs tout en étant pleinement engagés dans des activités qu’ils trouvaient intrinsèquement gratifiantes.
Les résultats de ces recherches suggèrent que le flow n’est pas simplement un état mental agréable, mais une clé pour libérer des capacités cognitives extraordinaires.
C’est dans ces moments de flow que la créativité déborde de limites, que la performance atteint des sommets inattendus et que le stress se dissipe entièrement, laissant place à une satisfaction profonde.
Le flow devient alors une invitation à transcender les limites ordinaires de la performance mentale. C’est un état de conscience modifiée et une expérience de concentration profonde et optimale.
Dans cet état, chaque décision et action se font facilement et avec évidence, l’une après l’autre, avec un naturel incomparable.
Et je ne peux que vous souhaitez de l’expérimenter (si ce n’est déjà fait) !
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